«Au Sénégal, la lutte contre le VIH se focalise généralement sur les populations clés, c’est-à-dire les consommateurs de drogues injectables»
Protéger la population exposée, notamment les consommateurs de drogues injectables (CDI), contre le VIH/Sida, c’est protéger aussi la population de manière générale. C’est la conviction du Dr Idrissa Ba, psychiatre et coordonnateur du Centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar (CEPIAD), qui s’exprimait lors de la Journée mondiale du Sida célébrée le 1 décembre dernier par le Conseil national de lutte contre le Sida au Sénégal (CNLS).
Selon lui, au Sénégal, la lutte contre le VIH se concentre généralement sur les populations clés, notamment les consommateurs de drogues injectables (CDI).
«C’est là qu’il faut vraiment mettre l’accent pour freiner la progression du Sida. Le fait d’avoir mis en place le Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (CEPIAD) pour faciliter l’accès aux soins et la prise en charge a contribué à réduire considérablement la prévalence : nous sommes passés de 5,2 % chez les CDI à 3 %. Protéger cette population exposée, c’est protéger aussi la population générale», a fait savoir le Dr Idrissa Ba.
Il souligne que les consommateurs de drogues injectables font partie des groupes vulnérables face au VIH.
«Au Sénégal, nous avons une épidémie de type concentré, c’est-à-dire qu’en population générale, la prévalence du VIH est basse : elle est de 0,3 %. Mais si l’on considère les populations clés, les prévalences sont très élevées. Et vous savez qu’en matière d’épidémiologie, dès que la prévalence atteint 2 %, on parle d’épidémie», indique-t-il.
Le psychiatre rappelle qu’au sein de ces populations clés, les prévalences du VIH sont 6 à 20 fois supérieures à celles de la population générale.
«Si l’on prend les CDI, l’enquête de 2011 montre que les consommateurs de drogues injectables, c’est-à-dire ceux qui utilisent l’héroïne, la cocaïne ou le crack, quel que soit le mode de consommation, injectable ou fumé, présentaient une prévalence de 5,2 %. Soit plus de 6 fois supérieure à celle de la population générale à l’époque, ce qui justifie pleinement leur classification parmi les populations clés», ajoute-t-il.
SERIGNE SALIOU YADE













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