La célébration de la Journée mondiale du Sida marque un nouveau départ face aux multiples défis liés à la lutte contre cette maladie.
Elle a eu lieu ce lundi 1ᵉʳ décembre 2025, à l’initiative du Conseil national de lutte contre le Sida du Sénégal (CNLS) du Sénégal, en présence du Directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, ainsi que des acteurs de la santé et des organisations communautaires engagées dans la bataille contre le VIH. Cette édition se déroule dans un contexte particulier, marqué par une raréfaction du financement dédié à la santé en général.
Revenant sur les défis actuels, la Secrétaire exécutive du CNLS, Dr Safiatou Thiam, souligne qu’ils sont à la fois programmatiques et financiers.
«Les défis programmatiques, j’en ai parlé. Il y a la transmission mère-enfant doit être éliminée. Il faut mettre en place des services qui respectent les droits des personnes, sans aucune stigmatisation. Il faut combler les gaps au niveau des programmes. Parallèlement, nous assistons à une baisse drastique des financements, aussi bien internes qu’internationaux», a-t-elle déclaré.
Elle ajoute que le Sida, qui n’est toujours pas vaincu, bénéficie aujourd’hui de moins en moins de ressources.
«Nous craignons, avec la baisse des financements, une résurgence du virus : que les nouvelles infections repartent à la hausse et que les personnes qui doivent être mises sous traitement ne puissent plus l’être. Ce serait un retour du Sida, et le monde ne pourrait supporter cela», alerte-t-elle.
Situation du VIH au Sénégal
Concernant la situation nationale, Dr Thiam rappelle que la prévalence est faible et en baisse, estimée à 0,3 % dans la population générale. Cependant, le pays compte 47 000 personnes vivant avec le VIH, dont 2 500 enfants.
«L’épidémie est en baisse, car les nouvelles infections diminuent, tout comme les décès liés au Sida. Mais nous observons une exception : les nouvelles infections baissent dans toutes les tranches d’âge, sauf chez les 24-45 ans. Autre problème : malgré les efforts réalisés dans la mise sous traitement des enfants, certains continuent de naître avec le VIH, ce qui ne devrait plus exister», explique-t-elle.
Elle précise également que la stigmatisation demeure. «Aujourd’hui, 85 % des patients sont dépistés et sous traitement. Les 15 % restants représentent les derniers kilomètres, mais ce sont les plus difficiles à parcourir», dit-elle.
Transformer la réponse au Sida
Pour le Directeur de cabinet du ministère de la Santé, Samba Cor Sarr, le thème de cette année «Surmonter les perturbations, transformer la réponse au Sida » met en lumière l’urgence de faire face aux crises mondiales, aux inégalités et au manque de financement, et de transformer les stratégies de lutte pour renforcer la durabilité et l’efficacité des interventions. «Il s’agit de remplacer l’approche financement par une approche investissement. L’objectif est de mettre fin à l’épidémie de Sida d’ici 2030, mais en adoptant une transformation systémique fondée sur le leadership politique, le respect des droits humains et l’autonomisation des communautés. Toutefois, la crise de financement actuelle crée d’importants dysfonctionnements dans la lutte. Mais nous pouvons compter sur l’expérience de ceux qui ont toujours porté ce combat», a-t-il affirmé.
SERIGNE SALIOU YADE













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